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3 découvertes de Côté Court

  • Trois Couleurs
  • 2020-06-18

Hier, le festival Côté Court, soit le rendez-vous immanquable de la forme courte qui se déroule habituellement à Pantin, s’est exceptionnellement ouvert en ligne, afin d’appliquer les mesures sanitaires en vigueur. Bonne nouvelle : le festival a eu l’excellente idée de diffuser gratuitement les courts-métrages en ligne jusqu’à la fin de cette édition, le 22 juin. On a sélectionné trois films de la compétition fiction qui nous ont particulièrement plu.

GRÂCE de Nicolas Wozniak 

En pleine séparation, alors qu’elle doit gérer la garde de son fils, Annabelle rêve d’une autre vie. Derrière le comptoir du bowling où elle est serveuse, elle voit passer les clients, et, en effleurant leur main, fantasme que l’un deux l’emmène en Espagne. Jusqu’au jour où un étrange inconnu lui confie son sac avant de disparaître… La force de ce court-métrage réside dans sa capacité à mélanger les genres avec aisance et de manière ludique pour matérialiser le désir d’aventure de son héroïne. Ce qui débute comme une chronique banale sur l’ennui se transforme en enquête mystérieuse, peuplée de rencontres romanesques. Tout en se jouant des codes du polar – notamment à travers des séquences nocturnes en voiture très réussies -, Nicolas Wozniak offre à son personnage des parenthèses oniriques et des digressions fantastiques, pour former un voyage initiatique au terme duquel l’héroïne se réconciliera avec la réalité. LÉA ANDRÉ-SARREAU

Le film est visible ici.

APRÈS PARADISE de Dune Varela

C’est l’été en Calabre. Un jeune adolescent et son petit frère fuient leur maison et leur mère pour s’aventurer dans la nature, alors que quelque part, le monde brûle… L’artiste Dune Varela nous fait suivre ces frangins mutiques au milieu de sublimes paysages, avant de conduire son récit vers des contrées plus apocalyptiques. Confrontant dans sa mise en scène ces deux enfants sauvages à l’urgence climatique, elle insère des images angoissantes de villes dévastées et désertiques, uniquement remplies de voitures cramées. C’est que la découverte du monde coïncide ici avec sa destruction. Une belle manière d’interroger ce rapport trouble et double que les hommes entretiennent avec la nature.  JOSÉPHINE LEROY

Le film est visible ici.

JOUR & NUIT de Mélanie Matranga

Une bande de quatre jeunes se retrouve dans un restaurant chinois à Paris. Jeanne, étudiante en anthropologie, monopolise la parole, brassant des sujets (l’Occident, l’animisme, le cinéma…) qui n’intéressent personne à part elle. Han, qui vient de Chine et cherche un endroit où dormir, n’est au contraire pas très loquace, tandis que les deux garçons se regardent en chiens de faïence. Mélanie Matranga sonde l’animalité de ses personnages en maniant avec habileté ces contrastes et jeux d’observation. Ce qui confère à son film une certaine étrangeté – redoublée par le format carré et le choix de filmer ces scènes un brin cruelles avec un vieux caméscope – servant surtout, au-delà du malaise, à questionner la place que chacun se donne en société. J.L.

Le film est visible ici.

: Festival Côté Court, jusqu’au 27 juin en ligne. Plus d’informations sur le site officiel du festival.

Image de couverture : photogramme d’Après Paradise de Dune Varela

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