CinémaPETIT ÉCRANCultureQUEER GAZEDIVINE GANGI.A. QUOI ?Le magazine
  • Article
  • 5 min

Vu à Cannes 2017 : Brigsby Bear de Dave McCary, nec peluche ultra

  • Éric Vernay
  • 2017-05-26

À 25 ans, James se rend compte que sa vie entière n’est qu’une longue et consternante imposture. Ses parents ne sont en fait pas les siens : ils l’ont kidnappé bébé. L’air extérieur est respirable, il ne donne pas le « skancer » – du moins pas immédiatement. Et surtout, il est le seul spectateur de son show télé favori. Intitulé « Les aventures de Brigsby Bear », ce feuilleton fleuve sur un nounours géant a en fait été monté et réalisé de toute pièce par son faux père, ravisseur démiurge incarné par Mark « Luke Skywalker » Hamill : un choix de casting pas anodin, tant l’aura mythologique de l’acteur nous le rend immédiatement sympathique. Le film de David McCary envisage en effet le traumatisme psychologique du point de vue de son héros. C’est-à-dire de manière peu orthodoxe. Passionné, obsessionnel et bien sûr puceau, James est un peu le geek ultime. L’éternel ado peine à quitter son rassurant cocon de fiction. Au lieu de refouler cette bulle factice pour aller de l’avant et affronter la réalité « adulte », comme voudrait la société, James va au contraire y puiser le carburant de sa résilience : c’est décidé, il va lui-même réaliser la suite de son feuilleton favori, en embarquant sa nouvelle famille dans son périple s’il le faut. On bascule ainsi de Room à Be Kind Rewind, du drame de la captivité et du dérèglement du rapport au monde vers la comédie en forme d’hymne « Do It Yourself » à la fiction. Issu de Saturday Night Live, pour lequel il a écrit quatre saisons, McCary insuffle un humour constant à cette relecture burlesque de la caverne de Platon. Mais aussi une tendre mélancolie. Kyle Mooney y est aussi pour beaucoup. Complice de McCary au SNL et co-scénariste de Brigsby Bear, l’acteur de Hello donne au film son empreinte lunaire et naïve, cet imperturbable enthousiasme d’enfant qui lui fait s’exclamer des choses bouleversantes de simplicité comme « tout est très grand », « tu es mon ami », ou « mes parents m’ont kidnappé mais je les trouve toujours cool ».

de Dave MacCary
(1h40)

Tags Assocíes

  • cannes 2017

Inscrivez-vous à la newsletter

Votre email est uniquement utilisé pour vous adresser les newsletters de mk2. Vous pouvez vous y désinscrire à tout moment via le lien prévu à cet effet intégré à chaque newsletter. Informations légales

Retrouvez-nous sur