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Silence, Le Concours… Les films préférés de la rédac cette semaine

  • Louis Blanchot
  • 2017-02-08

LE CONCOURS

concours

Claire Simon délaisse les clairières enchantées du bois de Vincennes (Le Bois dont les rêves sont faits) pour se pencher sur un autre écosystème, celui de La Fémis, au moment du concours d’entrée dans cette prestigieuse institution. Filmée de haut, une horde de concurrents pénètre dans l’enceinte de l’établissement, décidés à entrer à La Fémis, Graal des écoles de cinéma en France, avant de prendre place pour la première épreuve. Du plan du millier d’anonymes entassés dans l’amphi à la photo de classe de la cinquantaine de candidats reçus quelques mois après, Claire Simon filme les différentes phases du concours en s’intéressant au tout, pas au particulier. Depuis les entrailles de La Fémis, la cinéaste, directrice du département réalisation de l’école pendant onze ans, filme la machine, le système concours, ce drôle de scénario inventé par notre méritocratie républicaine, avec ses étapes, ses codes, ses juges et ses jugés. Mais au-delà du témoignage anthropologique passionnant, Le Concours touche par sa grande sensibilité. En montrant les membres du jury défendre corps et âme « leurs » candidats et s’affronter autour de profonds désaccords éthiques (faut-il privilégier le talent ? l’égalité des chances ?), le film révèle que, en dépit du système de notes un peu froid, l’admission se joue d’abord sur un facteur humain. Du bois de Vincennes aux salles d’examen trop éclairées, Claire Simon sait toujours où poser sa caméra pour saisir l’humanité là où elle est. RAPHAËLLE SIMON

SILENCE

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Trente ans. C’est le temps qu’il aura fallu à Martin Scorsese pour parvenir à adapter Silence, un roman de Shūsaku Endō qui décrit le calvaire d’un missionnaire dans le Japon du XVIIIe siècle. Une trentaine d’années, c’est aussi ce qui sépare le réalisateur américano-italien de La Dernière Tentation du Christ – sa première incursion dans le genre périlleux de la fresque chrétienne –, film dans lequel il s’agissait déjà pour lui d’explorer les affres et tourments de la dévotion religieuse… Silence accompagne le chemin de croix intérieur d’un prêtre (Andrew Garfield) en butte aux persécutions du shogunat – qui voit dans le christianisme le cheval de Troie de l’Occident et souhaite l’éradiquer. Rapidement pris dans les rets de ses oppresseurs, ce missionnaire se retrouve dès lors placé devant un dilemme: apostasier, ou condamner ses ouailles à une agonie sans fin. Mais le film a plus d’une corde à son arc et profite de cette histoire d’abjuration forcée pour offrir une éprouvante réflexion sur les apories de la foi, à la fois tranquillisée dans la forme et incroyablement torturée dans le fond. LOUIS BLANCHOT

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