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« Peu m’importe si l’histoire nous considère comme des barbares »

  • Josephine Leroy
  • 2019-03-05

Une réflexion sur les crimes proférés par l’armée roumaine durant la Seconde Guerre mondiale. Un film en forme de combat contre l’obscurantisme.

Que reste-t-il du massacre d’Odessa, perpétré contre des milliers de Juifs et de Tziganes par l’armée roumaine sur ordre du dictateur fasciste Ion Antonescu, en 1941 ? De nos jours, Mariana, une metteuse en scène maligne et butée, veut reconstituer cet épisode tragique dans une pièce qu’elle compte présenter gratuitement au public, sur la place centrale de Bucarest. Mais, peu à peu, elle se heurte aux critiques des représentants de la ville et de certains comédiens qui veulent la censurer, voire réécrire l’histoire. Dans un écho permanent entre la fiction théâtrale et cinématographique, le Roumain Radu Jude (Aferim!) questionne la représentation des génocides. À travers l’obsession de Mariana, qui occupe tout son temps à s’instruire sur le sujet en lisant ou regardant des archives, il dénonce le déni de la société par rapport à son propre passé. Comme pour contrer ce refoulement, il insère dans la modernité des fragments de la guerre – on pense à ces scènes durant lesquelles Mariana déambule autour du musée militaire de Bucarest. On ressort du film avec le sentiment que l’héroïne est un peu le double du cinéaste, qui livre ici un combat important contre l’obscurantisme.


Peu m’importe si l’histoire nous considère comme des barbares
, de Radu Jude, Météore Films (2 h 20). Sortie le 20 février 

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