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Los Silencios

  • Julien Dokhan
  • 2019-03-26

Découverte à la Quinzaine des réalisateurs, une subtile réflexion sur le sort des réfugiés, entre chronique sociale et film de fantôme.

—> A lire aussi: Trois questions à Beatriz Seigner

Nuria et Fabio arrivent sur une île avec leur mère, Amparo. Ils ont fui la guerre civile en Colombie, où leur père a été tué. Les démarches qu’Amparo doit accomplir sur place (inscrire les enfants à l’école, trouver un emploi) sont d’autant plus pénibles qu’elle ne peut prétendre à une indemnisation, le corps de son mari n’ayant pas été retrouvé… La Brésilienne Beatriz Seigner décrit avec une belle empathie ce travail de reconstruction, mais la profonde originalité de son film tient à la place qu’occupent les phénomènes surnaturels dans le parcours de cette combattante. Car selon une croyance des habitants de l’île (la bien nommée Isla de la Fantasia, située entre le Brésil, la Colombie et le Pérou), des fantômes cohabiteraient pacifiquement avec les vivants. C’est ainsi qu’Amparo voit son mari apparaître et s’inviter dans la cuisine ou à la table du repas, comme s’il veillait sur sa famille – on n’est guère étonnés d’apprendre que la cinéaste, attentive aux bruits de la jungle dans la nuit, est une grande admiratrice de Naomi Kawase et d’Apichatpong Weerasethakul. Un voyage en barque aux allures de traversée enchantée, une réunion de morts qui débattent du conflit colombien sont autant de fascinantes étapes, au fil d’une plongée poétique et politique dans les limbes.

Los Silencios de Beatriz Seigner, Pyramide (1h29). Sortie le 3 avril

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