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Les meilleurs films où on se dit « En fait, c’était qu’un rêve »

  • Marilou Duponchel
  • 2016-11-28


camille-peggy

Après être sacrée reine de promo, au cours d’une soirée de retrouvailles entre anciens potes de lycée, Peggy Sue est propulsée dans les années 60, l’époque de ses jeunes années.
Dans une version française du film de Coppola, réalisé et incarné par Noémie Lvosky, Camille, elle, une quadra quelque peu dépressive et carrément alcoolique, s’effondre le soir du réveillon quelques secondes avant la nouvelle année et se retrouve projetée dans les années 80. Dans l’un comme dans l’autre, les deux femmes retrouvent avec émerveillement leurs années lycée, leurs chambres d’ados tapissées de posters rétros, leurs parents et surtout leur premier amour et futur ex (Nicolas Cage en blond peroxydé/ Samir Guesmi).Bien évidemment ici tout n’est qu’illusion, et les personnages finiront par s’extirper de ce rêve. Plus qu’un simple décor vintage et nostalgique, la rêverie temporelle, dans l’un comme dans l’autre apparaît comme une catharsis pour ses héroïnes blessées.

Les Griffes de la nuit de Wes Craven

Au rythme d’une respiration suffocante, des mains abîmées s’affairent dans ce qui ressemble à un atelier de forgeron. La caméra les scrute en train de sculpter minutieusement des lames étincelantes qui serviront de doigts mécaniques et tranchants à une prothèse meurtrière. On retrouve ensuite une fille blonde au visage d’ange, vêtue d’une maigre tunique blanche, trottinant pressement dans un long corridor sombre dont le bout laisse paraître une éclatante lumière. Au loin, les ricanements d’un homme et le son strident des lames contre le métal résonnent. La jeune ingénue est poursuivie par un étrange monstre aux mains de fer. Alors qu’elle est saisie par l’horrible créature, Nancy se réveille en sursaut dans sa chambre, transpirante et le tissu de sa robe de chambre totalement lacéré. Dans ce pilier du genre horrifique, Wes Craven montre le cauchemar comme une allégorie de l’adolescence, monde de peur et d’incertitude.

Jude Law et Jennifer Jason Leigh dans eXistenZ de David Cronenberg

Dans un futur proche s’affrontent les gamers, en totale osmose avec le monde virtuel qu’ils développent avec les jeux vidéo, et les « réalistes », qui multiplient les attaques pour faire barrage à cette virtualisation du réel. Lors d’une conférence dans laquelle elle présente son nouveau jeu immersif eXistenZ, la célèbre Allegra Geller (Jennifer Jason Leigh) se fait soudain tirer dessus par un réaliste, tandis que Ted Pikul (Jude Law), chargé de la sécurité, la sauve. Ils prennent la fuite, et pour s’assurer que l’unique version du jeu n’a pas été abîmée, les deux personnages y jouent. Chez Cronenberg, le virtuel et l’organique vont de pair, de la même manière que le réel et l’onirique se mêlent l’un l’autre, à l’image de Ted, contaminé par son avatar virtuel. Le film ne cesse de brouiller la fine frontière entre les mondes, jusqu’à ce que le spectateur découvre que tout ce qu’il a vu n’est que le rêve éveillé d’une bande de joueurs réunis dans une salle… À moins qu’il ne s’agisse d’un rêve à l’intérieur d’un autre rêve…

Tom Cruise dans Vanilla Sky de Cameron Crowe

Dans Vanilla Sky, remake américain de Ouvre les yeux (1997) réalisé par l’Espagnol Alejandro Amenabar, David Aames (Tom Cruise), un riche héritier dirigeant une célèbre maison d’édition new-yorkaise se retrouve enfermé dans un centre psychiatrique, accusé d’un meurtre dont il ne se souvient pas. Tout le film, sous forme de thriller paranoïaque, n’est alors que le déroulé de sa vie passée tour à tour hyper stressante (le conseil d’administration de sa boîte qui rêve de l’éjecter de son poste) et féerique (son idylle avec Sofia alias Penélope Cruz). Mais après maintes péripéties, les aventures invraisemblables de David pourraient n’être que le simple reflet d’un épouvantable cauchemar. C’est lorsqu’il se rend dans un étrange bâtiment, une agence mercantile spécialisée dans la vente onéreuse de rêves sur mesure, que David se rend compte que le monde qu’il a sous les yeux n’est qu’un univers monté de toutes pièces.


alice

Sous ses airs de conte de fée, Alice est peut-être bien le film d’animation le plus tripant de notre enfance. Peuplé de guignols absurdes, d’un chat loufoque au pelage rose et violet, d’un lapin toujours en retard, d’une reine foldingue et d’un chapelier bourré qui fête chaque jour son non-anniversaire, le film est infusé d’un psychédélisme débordant. Vision utopique ou cauchemardesque, le monde bariolé que découvre Alice, n’est en réalité que la projection mentale de la blondinette assoupie sur l’herbe au coin d’un arbre, qui se réveille juste à l’heure du goûter.

Personnage incontournable de la saga James Bond, la charmante Moneypenny est la secrétaire de M, big boss de la MI6. Animée par des sentiments passionnés à l’égard de l’agent secret 007, elle noue avec ce dernier une relation complice et ambiguë qu’elle espère bien concrétiser un jour. Mais elle est l’une des rares dames à ne pas attirer l’attention de ce gros macho qu’est James. Dans Meurs un autre jour (voir à 21 minutes 30 sur la vidéo) un soir, alors qu’elle est seule à l’agence, James, mèche impeccable et sourire flamboyant, déboule dans son costard trois pièces et l’entraîne dans une étreinte sur le bureau. C’est alors que l’agent Q, alias John Cleese, totalement ahuri, entre malencontreusement dans la pièce et interrompt la pauvre Moneypenny, lunette de réalité virtuelle vissées sur le bout du nez, dans ses ébats … solitaires.

lafemme

Lorsque le professeur Wanley, expert en criminologie, homme marié de bonne famille, passe devant une galerie d’art, il est saisi par la beauté d’un portrait d’une jeune femme brune. Plus tard dans la soirée, alors qu’il repasse devant la même vitrine, le modèle du tableau se trouve à côté de lui en chair et en os. Ils discutent, prennent un verre puis elle l’invite chez elle pour lui montrer d’autres peintures. Mais cette rencontre est de mauvais augure. Quelques heures plus tard, le professeur se retrouve avec un meurtre sur les bras, celui de l’amant jaloux de la belle. À la fin, harassé par cette morbide histoire, Wanley s’assoupit dans son fauteuil. Ce n’est qu’à son réveil qu’il réalise que tout ceci n’était qu’un sombre cauchemar, une descente aux enfers par le biais de laquelle le spectateur s’ interroge sur la dualité du personnage.

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