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Le Parc, Nocturnal Animals… les films préférés de la rédac cette semaine

  • Trois Couleurs
  • 2017-01-04

LE PARC

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Damien Manivel explore l’amour et ses sortilèges dans un deuxième long métrage libre et gracieux qui fait respirer le cinéma français. À 35 ans, le réalisateur, ancien danseur, confirme les espoirs placés en lui sur la foi d’une poignée de courts métrages et d’Un jeune poète, premier long sorti en 2015. L’intrigue de ce nouvel opus, révélé à Cannes à l’ACID, est simple : deux ados se retrouvent dans un parc pour un premier rendez-vous amoureux. Vient le temps des confidences, puis des baisers, avant que le garçon ne s’en aille, laissant la fille seule avec ses espoirs déçus et son téléphone portable. Cette histoire d’amour esquissée, Manivel la capture avec patience et délicatesse, comme on chasserait un papillon. Aussi sensible au bruit du vent ou au chant des oiseaux qu’aux paroles échangées, aussi attentif aux corps enlacés des amants qu’aux branches emmêlées des arbres, il filme la nuit qui tombe, la menace qui plane, le temps qu’on voudrait suspendre. Dans sa deuxième partie, ce film qui aurait pu s’intituler Entre chien et loup navigue dans les eaux troubles du conte fantastique, invitant le spectateur à se perdre dans une anticourse d’orientation. Tant mieux : aux chemins balisés qu’empruntent parfois les cinéastes d’ici, on préfère mille fois les détours de Manivel. Peuplé par des acteurs non professionnels à l’émouvante fragilité, ce jardin extraordinaire ouvre, l’air de rien, bien des horizons. JULIEN DOKHAN

NOCTURNAL ANIMALS

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Après le flamboyant mélo A Single Man, Tom Ford explore de nouveau la douleur de la perte amoureuse sous un angle plus noir et plus abstrait, dans un brillant métathriller. Susan (Amy Adams) a beau afficher les oripeaux de la réussite matérielle, son regard reste mélancolique. C’est comme si la galeriste de Los Angeles s’était assoupie – un comble pour une insomniaque. Mais la lecture du mystérieux premier roman de son ex-mari, Edward, lui tient lieu de réveil brutal. À mesure qu’elle le lit s’invitent deux nouveaux films dans Nocturnal Animals : un thriller et un mélo, façon poupées gigognes. Le premier relate l’intrigue du roman, un effrayant rape and revenge texan dans lequel le héros a le visage d’Edward (Jake Gyllenhaal), tandis que le second narre l’histoire d’amour avortée entre Susan et Edward via des flash-back. Dans cet entrelacs de textures narratives hétérogènes, Ford découpe un brillant trois-pièces sur la noirceur des sentiments post-rupture amoureuse. Culpabilité et désir de vengeance s’y propagent par échos et mises en abîme en un même paysage mental dévasté, d’une vénéneuse beauté. ERIC VERNAY.

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